Le dossier de presse annonçait « un voyage qui emmène très loin ». Hier soir (mardi), la Flèche d’Or avait des allures de DeLorean et nous emmenait donc dans le passé. Pas désagréable le voyage d’ailleurs. En première partie, Bel Plaine, quintet réduit à un trio accoustique pour l’occasion – deux guitares et une batterie – a parfaitement rempli son rôle : nous transporter avec ses ballades pop folk légèrement surannées mais terriblement efficaces. Le groupe présente les chansons de son maxi, « Present« . Les voix d’Antoine et Morgan, pourtant si différentes, se marient à merveille et, tels des Simon & Garfunkel modernes, les tubes ne sont pas loin. On pense aussi à Okkervil River, ce qui n’est pas un mince compliment. On remarquera les potentiels tubesques de Summer ends et de Lifeboat, cette dernière n’étant pas présente sur… Present. À suivre donc, notamment à Paris le 19 octobre à L’Espace B et le 16 novembre à La Clef de Saint-Germain-en-Laye en première partie de l’excellent Bertrand Belin.

Mais l’attraction du soir, c’était bien Yann Destal. Yann Destal, c’est la moitié du duo Modjo, membre officiel de la fameuse French Touch électro et dont le tube Lady (2000) a forcément trouvé d’une façon ou d’une autre le chemin vers vos oreilles. Changement d’ambiance pour Yann Destal donc. Là encore, le dossier de presse évoque Polnareff, Morricone, Bowie ou encore les Beatles. Rien que ça ! Dès les deux premiers titres, pas de doute, Polnareff est bien avec nous. Mais très vite, l’ambiance devient psyché, les guitares s’enflamment, les claviers sonnent et la reverb’ nous emporte dans les années 70’s. On pousse les potards un peu plus fort et le concert devient carrément rock, tendance Led Zep. Il y a même des solos de guitare, comme au bon vieux temps !  Mais le psyché revient à fond et on se dit qu’on tient peut-être un Jonathan Wilson made in France. À quoi sert de faire une telle musique en 2013 ? À voyager, c’est sûr. Et c’est gagné.

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