Depuis le mois dernier, l’univers de Dilomé n’a plus de secret pour vous. Partez aujourd’hui à la découverte de Mehdi Calendreau alias Boostee, un rappeur originaire de Cholet. Rappeur, vraiment ? Artiste, avant tout. Passionné par la musique dès son plus jeune âge, c’est vers l’adolescence que Boostee commence la composition et la production de ses morceaux. La persévérance finit par payer. Ses titres « Pop Corn » et « Let Me Love » connaissent un grand succès lors de leur sortie en 2016. Sa force ? Un mélange de rap, de pop et d’électro. Le nouvel album « M.A.D. » de Boostee est sorti en septembre dernier et à quelques jours du début de sa tournée nous avons voulu en apprendre plus sur cet artiste. Ça fait maintenant deux ans que ton album « Bluesky » est sorti. Quel regard portes-tu sur cet album désormais ?Beaucoup de fierté, il a eu une longue et belle vie. Pour un premier album, avoir un single de platine et accumuler des millions de vues sur les singles de cet album est assez surréaliste pour un artiste ! Avant de signer avec un label, tu t’es lancé dans l’auto-production pour sortir un premier EP. Tu n’as jamais été tenté par les émissions musicales pour avoir un coup de pouce ? Je suis toujours producteur de mes albums, depuis le début. En ce qui concerne une tv musicale, j’y ai déjà pensé au début, logique, mais ça ne me correspond pas. Ça ne colle pas au parcours auquel j’aspire. Ce genre de mise en avant peut être extrêmement bénéfique pour des artistes et ça a permis à de superbes talents de se faire connaître. Je suis un peu vielle école sur ce point et j’aime faire les choses par moi-même, sentir l’évolution au fil des mois, des années et non au fil des heures durant un prime devant des millions de téléspectateurs d’un seul coup en ayant 3 mins pour : prouver ton talent, faire découvrir ton univers, faire rire, être beau.. Même si pour certains ce tremplin leur a permis de faire découvrir leur univers au plus grand nombre par la suite ! Donc je trouve ce genre de mise en avant hyper bénéfique mais pas pour moi. Tu écris tes textes. Est-ce important pour toi qu’un artiste écrive ou participe à l’écriture de ses morceaux ?Je suis assez mitigé à ce sujet. Dans un sens, je trouve ça noble qu’un artiste interprète admette qu’il n’a pas forcément le talent d’écriture et laisse donc cela à un artiste qui s’en chargera pour lui. Pour beaucoup, ils assistent aux sessions pour que le titre colle le mieux possible à leurs univers. Dans ce cas-là, je trouve ça cool sachant qu’un artiste, qui est juste interprète, a besoin de s’approprier la chanson. Ce n’est pas du karaoké. On attend de l’artiste qu’il nous raconte quelque chose, qu’il nous parle, nous touche. Que ce soit des titres « feel good » ou tristes. Pour ceux qui ne se contentent que d’enregistrer le titre déjà tout fait après une écoute, je me retrouve à penser qu’il y a un côté négligeant. Perso, je l’entends direct et ça me fait bien rire. On te catégorise souvent comme un rappeur alors que tu explores plein de styles différents dans tes chansons. Le rap est un style qui a beaucoup évolué avec le temps. Quelle en est ta définition ?De base, le rap signifie rhythm and poetry. Donc à mes yeux, par exemple, Vianney pourrait très bien être un rappeur ! Mais d’un autre point de vue, la prise de position politique, sociétale, est aussi un pilier du rap. Youssoupha dit « qui peut prétendre faire du rap sans prendre position ? ». Pour moi le rap a une culture, une richesse folle qu’il ne faut pas oublier, c’est de la musique noire avec une histoire. Ça ne veut pas dire pour autant que cet art appartient uniquement aux personnes issues de cette culture. À partir du moment où tu respectes cette histoire et que tu sais d’où ça vient, tu es un « rappeur » à la seconde où tu sais allier rythme et poésie. Ton album « M.A.D. » est sorti en septembre dernier. Peux-tu nous dire quel est ton titre préféré et pourquoi ? J’ai énormément travaillé sur cet album, on est dans une époque où il faut enchaîner les titres, les singles, albums etc… Bizarrement, j’ai fait tout le contraire. J’ai pris mon temps, genre on a bossé en moyenne 3 mois par titre. Donc chaque chanson a une histoire, un vécu qui mérite d’être écouté ! On n’a rien bâclé. Cite-nous un artiste, loin de ton univers, que tu écoutes régulièrement. Oscar Isaac, de la folk comme j’aime ! Donne-nous trois chansons qui ont marqué ta vie ? Pourquoi ? « Three Little Birds » de Bob Marley car cet artiste m’a beaucoup marqué. Ma mère me mettait ses chansons tout le temps : pour me calmer, pour m’endormir, quand je coloriais ou quoi ! Du coup je connais exactement toutes ses chansons par coeur. « Fare thee Well » d’Oscar Isaac. C’est un artiste folk que j’admire, il a des chansons à couper le souffle et je l’ai découvert à l’adolescence dans un film des frères Coen. Depuis, je l’écoute régulièrement. Tous les titres de Booba. Il m’a donné énormément confiance en moi depuis le collège ! Au-delà du fait que j’aime beaucoup son univers artistique, son côté self-made man qui n’attend personne pour faire les choses est une motivation incroyable ! C’est un peu mon mentor. Il n’y a pas de règles, aucun conseil à recevoir de personne. Je préfère me prendre les murs moi-même à cause de mes décisions que de me plier à l’avis d’une personne. En découle une façon de penser qui se résume à : Aie confiance en toi, personne ne le fera à ta place. Ton M.A.D Tour démarre à Angers le 18 octobre. On te laisse le mot de la fin pour donner envie à nos lecteurs de venir te voir sur scène. Let’s go ! C’est une tournée qui promet, j’ai produit moi-même et mis en place avec mon propre label. Il y aura beaucoup de surprises, je suis heureux de repartir sur la route et de rencontrer les fans. Franchement, je suis impatient ! Merci Boostee ! Azikmut vous propose de (re)découvrir « Feeling Free » de Boostee :