Prenez 6 trublions, des répliques cultes de films, des extraits de chansons et une bonne dose de what-the-fuck-bon-enfant, mélangez le tout à l’aide d’un couteau à soupe : vous avez Airnadette. Vous vous souvenez de vous ados (ou alors de vous maintenant, vous faîtes ce que vous voulez de votre existence c’est pas mon problème) et de quand, une brosse/un balai/un balai-brosse à la main, vous vous preniez pour Britney Spears ou les WhatFor (si si, ce groupe a existé, allez chercher sur Wikipédia, je ne rigole pas) ? Et bien je m’en vais vous apprendre une nouvelle qui va vous en boucher un coin (voire deux) : ce délire devant votre miroir porte le nom d’air-guitar, il existe même des championnats mondiaux dans cette discipline et les membres d’Airnadette en vivent et en ont carrément fait un spectacle. La trame de la comédie mise en scène par Pierre-François Martin Laval (alias PEF des Robins des Bois, oui il ne s’agit que d’une seule et même personne) est simple : poussé par leur imprésario qui a tout de suite été séduit en les entendant beugler/répéter dans leur appartement, le groupe Airnadette va connaître l’ascension dans le monde impitoyable de la scène rock, puis la déchéance. Jusque là, je pense que tout le monde suit. En revanche –et c’est là que ça devient cocasse– c’est que cette histoire est racontée en une sorte de vaste medley mêlant extraits de films et chansons où MC Hammer et Michael Jackson côtoient Jacquouille des Visiteurs ou encore Caroline de Nos Jours heureux, le tout magnifié par des danses pulsées et surtout énormément d’énergie de la part des comédiens. Mention spéciale à Philippe Risotto qui campe son rôle d’imprésario excité à la perfection et qui est également un excellent chauffeur de salle. « Qui est de Gif-sur-Yvette ? » hurle-t-il dans la salle. « Moi ! » lui répond un jeune homme visiblement ravi. « Bon, tu peux nous dire qui est Yvette ? » – « Ta mère ! » continue le jeune homme, qui récolte une salve d’applaudissements. « Pas mal, mais ta réponse vaut 6/10. Tu m’aurais dit « Ta sœur » c’était 7/10. « Ta sœur, bâtard » c’était 8. « Ta sœur, enculé » c’était 9. Et « Ta sœur, enculé » avec un doigt d’honneur, c’était 10 !!! Non mais les gars il n’y a pas de secret, ça se travaille ! » La salle éclate de rire de bon cœur. Bon, on va être francs, Airnadette, on aime ou on n’aime pas. Encore une fois inutile de s’attendre à une prestation live, il s’agit d’air-guitar. Mais attention, vous n’avez pas n’importe qui devant vous : Gunther Love est quand même double champion du monde d’air-guitar, et ça il fallait quand même le faire. Il est évident que tenir plus d’une heure vingt juste avec ce savant patchwork de chansons et de films n’est pas facile et peut lasser assez rapidement , mais Airnadette réussit plutôt bien le pari de ne pas ennuyer le public en ne proposant pas un spectacle trop long. N’oubliez pas : les Airnadette jouent tous les mercredis à l’Européen alors réservez vos places ! Donc en résumé, Airnadette, c’est sympa comme tout si vous aimez la franche déconnade et que vous êtes capable de penser second degré. Parce que si vous ne pouvez pas, vous sortirez de la salle en grommelant la phrase suivante : « C’est indécent, purement indécent » (un type au manteau gris juste derrière moi juste après la représentation). Et maintenant, allez tous vous faire voir. Ha ha. Laisser un commentaire Annuler la réponse.