À l’occasion de la sortie de son nouvel album « Décalage Immédiat » en octobre dernier, Helmut a accordé une interview à la rédaction d’Azikmut. Quatre ans après le tube « Ça m’énerve », cet auteur-compositeur-interprète français nous a fait rentrer dans son univers en nous dévoilant quelques détails de la conception de ce nouvel album, l’écriture des titres mais aussi des différentes collaborations présentes sur « Décalage Immédiat ». On vous laisse sans plus attendre découvrir notre interview d’Helmut !

Éric Greff, Helmut Fritz, qui es-tu réellement ?

Les deux ! (rires) Helmut c’est mon avatar musical, c’est ma façon de m’exprimer dans la musique, ce style d’écriture et ce type de son.

Tu as signé ton retour avec un double album, « Décalage Immédiat » sorti en octobre dernier. Peux-tu nous le présenter ?

C’est un double album sur lequel tu as un premier disque qui est fait de compositions toujours très électro, des titres originaux avec des vibes dans le genre disco funk tandis que le deuxième disque est composé de reprises, de titres des années 1980, uniquement interprétés en duo avec des gens que j’ai rencontré sur la route, sur des plateaux, dans des concerts un peu caritatifs… Nous nous sommes rapprochés musicalement et nous avons décidé de faire quelque chose ensemble. Ça donne au final un double album avec deux disques qui n’ont strictement rien à voir donc c’est la raison pour laquelle je l’ai appelé « Décalage Immédiat ».

Ce retour… tu le fais sans accent maintenant ?

Il y est toujours mais on va dire que ce n’est pas un accent forcé, c’est plutôt un timbre de voix très prononcé où tu reconnais quand même la pâte Helmut. J’ai toujours le biais de ce personnage mais il est un peu sorti de son caractère guignolesque. Je pense que c’est un projet plus musical qu’avant en tous cas.

Finalement, c’est peut-être une manière d’être pris plus au sérieux…

Oui, en tous cas musicalement, absolument ! 

Du coup maintenant, plus rien ne t’énerve ? (rires)

Si, quand on me pose ce genre de questions ! (rires) C’est compliqué de sortir d’un tube comme « Ça m’énerve ». Il avait même cannibalisé le succès du premier album donc effectivement il fallait trouver le juste ton, des bonnes productions pour s’en éloigner sans rien renier bien sûr mais en faisant évoluer le projet surtout au niveau de la production, des textes.

Concernant les reprises, comment as-tu fait le choix ? 

Chaque rencontre était un peu particulière dans un cadre un peu différent et le choix de chaque titre s’est fait fait aussi en fonction des personnes que j’avais en face de moi. Par exemple avec Philippe Katerine on devait d’abord faire une compo, un titre original ensemble et puis il ne l’a pas vraiment senti. Du coup, je me suis dit que c’était dommage de ne pas faire quelque chose avec lui, j’aime beaucoup ce mec, artistiquement il a un univers de folie donc j’ai vraiment fouillé dans le répertoire des titres des années 1980 et quand je suis retombé sur « Thai Na Na » de Kazero, j’avais l’impression que ça avait été écrit pour lui. C’est la même intonation de voix au début, ça aurait vraiment pu être un titre à lui à l’origine. Je lui ai proposé ce titre-là, j’ai eu de la chance, ça l’a touché tout de suite. En revanche pour « Vieille Canaille » c ‘était très différent. Quand j’ai rencontré Philippe Lavil, on avait bu un petit coup de trop, il y avait un côté discussion justement de « Vieille Canaille ». On s’est mis à parler de Gainsbourg, de plein de choses et je lui ai dit « Ce serait énorme qu’on reprenne « Vielle Canaille » ! ». Il m’a répondu, « Si on le fait ce sera qu’en reggae car j’en suis fan. ».  Au final à chaque fois ça s’est fait de manière assez naturelle mais il y avait une logique.

Parmi tous ces duos, est-ce qu’il y en a un que tu préfères particulièrement ?

Non, ils ont vraiment tous une histoire. À chaque fois, c’était super fort en studio. Je pense que la vibe la plus mystérieuse était avec Barbara Schulz, parce qu’elle est tellement mignonne et pleine d’enthousiasme que quand elle est rentrée dans le studio, tout le monde était sous le charme. C’était vraiment l’actrice qui arrivait et elle a électrisé le truc, c’était magique ! Quand elle est repartie le soir on avait l’impression que c’était une fée qui était rentrée dans le studio. C’était assez beau !

Le premier album est composé de titres plutôt électro, disco et funk. Peux-tu nous en dire un peu plus ? 

J’en suis pas peu fier car les beatmakers avec lesquels j’ai travaillé sont des gens très pointus qui m’ont fait confiance. Il y a Anton Wick, qui était le producteur de Laurent Wolf. Il a vraiment su capter tous les sons que je voulais et a composé plus de la moitié de l’album. Il y a également Simon Delacroix alias The Toxic Avenger et Oliver Dax, l’un des pionniers de la « French Touch ». Ils m’ont fait « Plus là » qui est mon titre préféré sur cet album. J’ai eu une grande chance d’avoir pu collaborer avec eux parce qu’ils ont une façon de travailler très pointue, ils ont vraiment leurs sonorités. Et puis il y a un autre petit génie, Jok’a’face, qui m’a fait deux sons incroyables, les prod de « Addicted » et « L’idole du protocole ». Il vient du métal et s’est intéressé à l’électro avec des progs de batterie assez folles, des BPM toujours un peu speed proches du rock. Je suis très fier de tous les morceaux, puis sans orgueil mal placé je pense que ma plume a évolué. Du coup nous avons une synthèse musique/écriture encore plus intéressante que sur le premier album.

Maintenant que l’album est sorti, quelle est la prochaine étape ? 

Tout d’abord d’en parler, beaucoup, de rencontrer les médias… Je souffre un peu du syndrome du tube de l’été d’il y a 4 ans. J’aimerais me détacher de cette étiquette afin d’expliquer que je n’étais pas un produit marketé mais que je suis bien un artiste qui a encore des choses à dire. Quelque soit la qualité du disque, il faut que les gens s’y intéressent et viennent l’écouter. Je veux rencontrer les médias, leur parler de mon travail, la façon dont j’ai conçu ce disque, pourquoi il y a eu ces rencontres artistiques. Il n’y a que comme ça que j’arriverai je pense à me faire une place qui dure et si on a la chance que cet album rencontre le succès auprès du public, on partira évidemment en tournée avec. 

Merci Helmut !

A propos de l'auteur

Audrey Sarradin
Journaliste Musique

Passionnée de musique, je suis capable d'être transportée par tous types de sons. Pop, rock, chansons françaises, soul,...j'aime découvrir des pépites qui ne demandent qu'à être dévoilées au monde entier...

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