Déjà, la première partie de Turner Cody nous avait mis la puce à l’oreille. Jeux de lumières simples, une guitare, un chapeau de cowboy et… c’est tout. Pas besoin de beaucoup plus pour apprécier les ballades tout en arpèges du chevelu de Cleveland, quelque part entre Bob Dylan et Johnny Cash. Entre les grands espaces et les histoires d’amour, la folk décalée de Turner Cody a planté le décor pour son compère de toujours, Black Yaya. Pour paraphraser son site internet, Black Yaya, c’est David Ivar. Leader du groupe Herman Dune, il se permet une nouvelle escapade en solo (après notamment le très bon Ya Ya en 2005) et a présenté hier ses nouvelles compos à une Gaîté Lyrique conquise d’avance. Car depuis 2000, Herman Dune est passé du groupe fétiche des happy few, chef de file de l’antifolk à la française (même s’il chante en anglais), à THE groupe-à-écouter-si-on-veut-être-dans-le-coup. Surtout grâce à une discographie riche (11 albums, sans compter les dizaines de collaboration) et sans fausse note, notamment entre 2000 et 2005. Côté ambiance, nous sommes dans le minimalisme à son apogée : Black Yaya, visage maquillé en blanc, seul avec ses guitares et ses harmonicas, et aucun jeu de lumières sinon deux lampes torches accrochées à des pieds de micro. Côté musique, David Ivar fait une démonstration de son talent à écrire des chansons à tomber avec trois fois rien. Plus simple et plus direct que sur les derniers albums de Herman Dune, Black Yaya retrouve ses premières amours : de la folk bancale avec une grosse louche de Velvet Underground et ce soupçon de tension/décontraction qui fait son charme. En attendant le LP, Black Yaya livre sur scène ses chansons autour de Bonny and Clyde, leur folie, la passion de Barrow pour les Ford V8 ou leur arrestation. Un beau concert qui laisse présager de belles surprises sur l’album à venir. Laisser un commentaire Annuler la réponse.